Les Confins d'Alduinne

Les nuits étaient souvent agitées dans la capitale. Et il était des moments où l’agitation pesait sur le peu de patience qui caractérisait cet homme. La journée avait été rude, pleine d’épreuves et d’embûches. « Ainsi le veut Maëm, il met la bravoure de son humble serviteur à l’épreuve », pensait-il.

Il ne rentrerait pas dans son auberge habituelle ce soir, la fatigue se faisait trop sentir et il avait besoin de se restaurer. La côte de maille sous sa bure devenait péniblement lourde, de même que le fléau d’arme qui battait sont flanc au rythme de sa démarche. Les quelques personnes qu’il croisait marchaient d’un pas pressé, la lumière des torches rendant les visages étrangement déformés. Il rentra sous le porche de la première enseigne qui se présenta, un agréable brouhaha émanant de l’intérieur. Se rappelant que son visage pouvait faire mauvais effet sur des personnes inconnues, il releva son capuchon avant de rentrer, et mis son pendentif bien en vue. Pas question de se faire repousser maintenant.

La chaleur l’enveloppa alors qu’il poussait la porte de l’établissement. La salle commune était à moitié remplie. Un rapide coup d’œil lui permit d’identifier les personnes assises là : quelques hommes du peuple récupérant d’une journée de labeur, une compagnie de voyageurs et un elfe qui se soulaient consciencieusement. Son arrivée ne perturba l’ambiance que quelques secondes, et aussitôt les conversations reprirent. L’homme se dirigea vers le comptoir et s’assit à coté de l’elfe puis voulu commander à manger. Apparemment pensif, l’aubergiste ne réagit pas immédiatement. « S’cusez l’ami, se reprit celui-ci, point d’capuche à l’intérieur j’vous prierais. » Surprit de tant d’aplomb, l’homme abaissa le capuchon, découvrant son visage marqué par la fatigue. C’était un homme relativement jeune, les pommettes saillantes et les cheveux courts, avec un bouc égayant le menton. Malgré son âge modeste il avait les cheveux grisonnant et de profondes cicatrices zébraient son visage, le faisant presque ressembler à quelques voyous ou autre brutes des bas fonds. Mais ceci n’effraya pas l’aubergiste outre mesure, et il parut même rassuré.

Quelques instants plus tard, une fois la nourriture commandée, l’elfe d’à coté sembla seulement remarquer son voisin. « Hey padre, fit-il, qu’est ce vous faites là ? On n’a pas l’habitude de voir des gens d’église ici !» Son haleine empestait le mauvais vin. L’homme sourit et répondit : « Mais quel genre d’église se terre dans les monastères et se voile la face alors qu’il y a tant de combats à mener, d’aventures à vivre et de faibles à protéger en ce monde ? Certainement pas l’église de Maëm mon fils. Et particulièrement pas moi.» Tout en répondant, il montra son pendentif à l’elfe éméché. Le bijou représentait un gantelet serrant deux lames par le milieu.

Deux hommes habillés de noir et encagoulés entrèrent alors brusquement dans l’établissement, et cette fois le silence fut pesant. Tous les regards suivirent la progression des nouveaux venus vers l’aubergiste, qui parue durer une éternité. Le prêtre aperçut une lueur d’appréhension dans les yeux de celui-ci alors que le plus grand des deux arrivants faisait le tour du comptoir pendant que l’autre s’y accoudait, surveillant la salle. Le premier chuchota quelques mots à l’oreille du tenancier qui pâlit instantanément, les mains crispées sur le torchon qu’il triturait nerveusement. Une lame parut discrètement au creux de la main du chuchoteur.

S’en était trop pour le prêtre, indigné. Le sang commençait à cogner dans sa tête au rythme de son cœur qui accélérait. Il mit alors un genou à terre, et commença à psalmodier une courte prière à voix basse. « O guerrier des guerriers, brave parmi les braves, donne-moi le courage et la force d’affronter les périls qui se dressent devant nous. Je me fais ici ton bras et ton verbe. Et Dieu, fais en sorte que cette journée finisse ! ». Se redressant d’un bond, il saisit son fléau et pris sa voix puissante en s’adressant à l’assistance: « Lâches, n’y a-t-il personne ici pour s’émouvoir d’une lutte inégale entre deux voleurs et un homme apeuré. Personne ? »

Anarion était accoudé au bar en train de boire de l'hydromel, peut-être un peu plus que de coutume.

L'air de rien, il surveillait les personnes présentes dans l'auberge. Il avait remarqué un homme discret dans un coin, certainement un mage.

Puis, il vit entrer l'homme encapuchonné et le vit se diriger vers le bar et s'installer juste à ses côtés. Il fit celui qui ne l'avait pas remarqué, mais l'observa attentivement.

Quand il se décoiffa à la demande de l'aubergiste, il vit que c'était un prêtre. Il se tourna vers lui et lui dit :

Hey padre, fit-il, qu’est ce que vous faites là ? On n’a pas l’habitude de voir des gens d’église ici !

A la réponse du prêtre, l'elfe eut un petit sourire mais n'eut guère le temps de continuer la conversation, 2 individus louches entrant et se dirigeant vers l'aubergiste.
Quand il vit l'un des 2 menacer l'aubergiste, il sut ce qui allait se produire.

Le Prêtre fit une rapide prière et prit à parti la salle pour aider l'aubergiste. Il vit du coin de l'oeil le Mage agir contre celui qui se tenait près de l'aubergiste tremblant.

Dans le même temps, rapide comme l'éclair, Anarion, qui faisait semblant d'être saoul, se positionna derrière le voleur accoudé au comptoir et posa la lame de sa dague sur son cou en lui disant :

Je te conseille de ne pas bouger, si tu tiens à ta vie!

Dès sa phrase finie, il vit s'effondrer le voleur situé près de l'aubergiste, touché par les projectiles magiques.

L'aubergiste était d'une paleur extrême!

S'adressant au mage, Anarion lui lançà :

Bien visé Magicien, joli feu d'artifice!

Puis, se tournant vers le Prêtre :

Mon Père, je crois que celui-ci, montrant le voleur avec le couteau sous la gorge, est prêt à répondre à vos questions.... Il vient de se rendre compte qu'il ne faut pas se fier aux apparences...

Les clients médusés assistant à la scène avaient tous les yeux tournés vers le second voleur. Après avoir remercié ses deux compagnons du regard, le prêtre lui releva brutalement le capuchon qui lui couvrait le visage.
« Lâche, je vais t’apprendre le… »
Une avalanche de longs cheveux noirs comme la nuit cascadèrent alors sur les épaules de la voleuse. La surprise désarçonna un instant le mage, l’elfe et le prêtre. S’en fut bien assez pour la femme, qui en profita pour se dégager de l’étreinte d’Anarion.
Vif comme l’éclair, l’adepte des arcanes cria une phrase incompréhensible et tendit le pouce et l’index vers la fuyarde qui atteignait déjà le palier. Ses jambes se raidir, et elle s’étala de tout son long. Le lanceur de sort prit un petit air satisfait, et lança un sourire alentour.
«Tavernier, une corde pour madame, lança le prêtre »

Elle grogna tandis que le serviteur de Maëm la ligotait.
« Ce n’est pas moi ni cette corde qui t’étouffons. C’est ta culpabilité, ma fille… » Puis, se tournant vers l’Aubergiste :
« Pourrions-nous discuter dans un endroit plus tranquille ?»

Mais la jeune voleuse qui reprenait ses esprits, pris à parti l’assistance, aguicheuse :
« Au secours messeigneurs… Quelqu’un ne voudrait pas tirer une jeune demoiselle sans défense des griffes de trois étrangers ? Je saurai en être éternellement reconnaissante ! »
A ces mots, un des habitués particulièrement soûl se leva et pris son tabouret en main. Plusieurs autres soudards l’imitèrent, le chuintement des épées tirées du fourreau se fit entendre.
« Laissez la partir, cria l’un, ou on va tous avoir des problèmes. »
« Bas les pattes étrangers, fit un autre, cette fille n’a rien fait ! »

Les trois compagnons se regroupèrent, encerclés par les clients échauffés. Anarion sorti alors une flèche d’un geste fluide puis l’encocha, pointant les ruffians qui s’approchaient trop, et le mage ferma les yeux en se concentrant. Quant au prêtre, il faisait face aux adversaires le fléau à la main, et frappait un rythme lent et régulier avec le pommeau métallique de son arme.
« Compagnons, beugla-t-il, puissions-nous frapper juste et fort. Maëm nous accompagne ! » Un tabouret fusa en direction de celui-ci, mais le fléau le cueilli au vol et le fit éclater.

Ceci déclencha les hostilités : deux hommes se jetèrent sur l’elfe pour essayer de le désarmer. L’un d’eux s’écroula avant d’avoir fait un pas de plus, et le deuxième fut pris par surprise lorsque le preste Anarion se glissa à coté de lui. Il s’effondra à son tour, le cœur transpercé par une flèche que l’elfe tenait à la main. Parcourant la salle du regard, à l’affût d’une autre cible, il encocha la flèche.

Le mage se redressa, ses yeux brillant d’une lueur bleue surnaturelle et le corps parcouru de crépitements magique. Après une courte formule, il serra les poings eu une convulsion. Pendant un instant, touts les bruits furent assourdis. Soudain une puissante onde de force balaya la pièce. Dans une totale anarchie, quelques brutes furent assommées et le sort repoussa violement hommes et mobilier en épargnant l’elfe et le prêtre.

Ce dernier profita de l’occasion qui lui était offerte pour plonger dans la mêlée en affichant un sourire féroce. Parant un coup avec le pommeau, il s’en servit pour neutraliser l’assaillant puis se retourna pour frapper avec force un second, ce qui lui cassa le bras. Le troisième et dernier homme à sa portée était plus fin escrimeur, mais profitant d’une ouverture, le prêtre se servit de son chef pour lui écraser le nez dans un bruit retentissant d’os brisés.

Débarrassé des ses adversaires direct, le serviteur divin vit alors un colosse s’approcher du mage. Ses deux énormes mains étaient serrées sur ce qui ressemblait plus à une poutre qu’à un gourdin. Le prêtre de la guerre se saisit alors du symbole divin qui lui pendait au cou. Il se tourna en direction du géant. Il tendit alors toute sa volonté vers le géant, et il dit :
« Repens toi ! »
Le colosse se prit alors la tête et tomba à genou, l’injonction irrésistible le faisant agir malgré lui.
Deux flèches le hérissèrent alors d’un empennage vert et blanc. Les autres filèrent promptement, découragés.
« Couards, fit le prêtre, n’avez-vous donc aucun honneur ? Revenez ! Battez-vous pour vos convictions ! » Puis se tournant vers Anarion et le magicien, hilare :
« C’était ce que j’appelle un sermon percutant… »

Mais son hilarité n’était pas partagée, et reprenant rapidement ses esprits, le mage lança :
« La fille ? Ou est-elle ? »

Ici lança une voix tonitruante!
En effet derrière le capitaine de la milice urbaine se tenait blottie la petite voleuse, cernée par cinq gardes patibulaires.
"Maitre Grobur, nous avons couru vers votre établissement dés que votre valet nous a demandé notre aide. Quel est la situation?
"Hé bien, vous arrivez un peu..." commença Anarion...
Le ton sur lequel le milicien lui signifia qu'il parlerait quand on l'interrogerait, assortit d'un pointé d'arbalète lourde levée par un soudard louchant atrocement le convainquit d'attendre sereinement la réponse de l'aubergiste.
Celui ci, avait un ton terreux, trahissant une angoisse terrible qui le tenaillait encore.
"Je ne sais pas par ou commencer, c'est un cauchemar... Hier mon frère a été tué au fort de Garmen, alors qu'il allait patrouiller. C'est plein d'orques là bas, et ils sont tombés sur un petit groupe. Ils les ont exterminés, mais Sulfo s'est pris une flèche. Le lieutenant Jork est venu m'annoncer la nouvelle, et m'apporter la dague de Suuuullffffoooo....
C'est alors que le prêtre s'est mis à genoux, et a crié: « Lâches, n’y a-t-il personne ici pour s’émouvoir d’une lutte inégale entre deux voleurs et un homme apeuré. Personne ? »
Et l'autre au fond, celui en gris a lancé de la magie sur Jork qui est bien mort maintenant! Ensuite ils ont voulu pendre le sergent Aïla, car l'elfe qui picole depuis deux heures les a rejoint. Celle ci a demander de l'aide, et le pauvre Jojo s'est levé avec d'autres clients!
Deux flèches ils lui ont mis, un gars estimé par tous et père de huit gosses !
Le prêtre se senti un peu abandonné par Maëm à cet instant. Celui ci devait sans doute lui réfléchir une épreuve pour tester sa foi, et ce n'est pas les ricanements et les gestes des gardes qui l'escortait lui et ses complices qui le ferais douter de cette évidence! Il était quand même terrifié à l'idée de se justifier devant l'inquisiteur Achilon

Le guerrier se tenait un peu plus loin dans la ruelle. C'est un homme de taille moyenne, avec une carrure qui trahissait un entrainement au combat rigoureux. Il était protégé par une cotte de maille sur laquelle se trouvait un tabard de couleur noir et rouge. Sa tête se trouvait sous une camail et un large chapel, ne laissant que sont visage jeune mais marqué par la fatigue en vue. L'une de ses mains gantelet tenait une lance à large lame, l'autre était posé sur la garde d'une épée longue ranger dans son fourreau qui pendait à sa ceinture au coté d'une épée courte, de deux petites dagues et de diverses bourses et sacoches. Pour finir, il portait un bouclier sur le dos.

Il ne savait pas vraiment ce qu'il se passait à la taverne car il venait d'arrivé dans le village après une épuisante journée de marche et il n'aspirait qu'à s'assoir et remplir sa corne d'hydromel ou de bière.
La venue des miliciens armes à la main avait néanmoins réveillé une certaine curiosité sur les événements. Regardant à travers l'embrasure de la porte, il vit d'abord ne nombreuses tables et tabourets renversés, puis diverses boissons recouvrant le sol. "Quel chantier" pensa-t-il; C'est en examinant le dit-sol qu'il remarqua le corps inerte d'un homme qui ne semblait être qu'un simple paysan, puis relevant le regard, il s'arrêta sur le groupe milicien qui entourait trois hommes apparemment les responsables de ce foutoir. Parmi eux, il repéra un elfe, ce qui le surpris quelque peut car il n'en voyait que très peu. Il regarda ces hommes qui semblait ne pas comprendre de quoi ils étaient accusé.

Il s'approcha du groupe de miliciens et mis sa main sur l'épaule de l'un d'eux :
"Pardon mon...
Il fut couper par le sursaut du milicien qui pointa son arbalète sur lui.
Par réflexe, il repoussa l'arbalète vers le haut au moment où le milicien tira, libérant le projectile dans les airs. La scène ne passa pas inaperçu auprès des autres miliciens déjà aux aguets et quelques uns se retournèrent vers le nouveau venu.
- Euh.......désoler de vous avoir effrayer.
- Encore un étranger ? demanda l'un des soldats. Qui est tu ?
- Je me nomme Gauvin Tirganar. Je ne suis qu'un simple voyageur qui cherche où passer la nuit.
- Tu parait lourdement armé pour un simple voyageur;
- Dans l'unique but de venir en aide au nécessiteux mais cessons de parler de moi je vous pris. J'aurais seulement voulu savoir où j'aurais put passer la nuit.
- Ce n'est vraiment pas le moment. DU BALAI !!!
- A défauts de renseignement sur où dormir et me restaurer, puis-je savoir ce qu'il se passe ?
- J'AI DIT DU BALAI !!! Il appuya ses arguments par une épée pointée sur lui.
- Bon......."
Gauvin n'insista pas plus et s'éloigna, se contentant de regarder la milice locale escorter les étrangers vers les geôles du village avant de partir trouver une autre auberge.